Toute petite, la créativité m’entourait déjà : ma chambre était décorée de petits bibelots faits à la main par mon Grandpa et ma peluche favorite était un lapin fait avec amour par ma Grandma. Je passais mes journées à dessiner et faire des bricolages : la vie était simple et belle.

Vint ensuite le secondaire, où j’ai appris que j’allais devoir me choisir une ‘vraie’ carrière. Mes résultats scolaires étaient excellents, mais mes cahiers de notes débordaient de ‘doodles’ et ma tête partait souvent dans les nuages. Je n’écoutai pas les recommandations de l’orienteur de l’école et décidai de faire ce qui me rendrais heureuse : je décide d’aller au cégep en arts plastiques.

Après les arts plastiques, j’enchaîne avec des études en décors et costumes pour le théâtre. J’y apprends les bases de la couture, de la menuiserie et de l’éclairage, à concevoir et réaliser mes propres créations, mais aussi à présenter mes idées et accepter la critique.

Une fois mes études terminées, j’entame une longue route sinueuse, remplie de détours et d'obstacles. Je me laisse porter par la vie, lui fais confiance et saisis les opportunités qui se présentent à moi. La stabilité n’est pas au rendez-vous, mais le plaisir y est, et il est essentiel pour moi. Aimer ce que je fais, faire ce que j’aime.

Les années passent, mais je me demande toujours ‘ce que je veux faire dans la vie’. Est-ce normal de ne pas le savoir, quand on a 25 ans, 26, 27, 28 ? Je ne me sens pas comme une adulte, je n’ai pas envie d’une vie normale, à avoir hâte que la journée de travail se termine pour pouvoir enfin vivre.

À 29 ans, j’arrive enfin à l’âge adulte quand mon premier bébé garçon est né. Trois ans et des poussières plus tard, un deuxième petit garçon s’ajoute à la famille. Je suis comblée par ma nouvelle vie de maman, et en profites pour renouer avec la création : je fais des petites peluches, recommence à dessiner et écris quand j'en ai l'occasion. Je me sens bien.

Éventuellement, la société me rappelle que je dois me trouver un emploi normal… mais cette fois, je décide d’assumer qui je suis, de me faire confiance et mets enfin de l’avant mon propre projet d’entreprise de créations textiles décoratives, qui me trotte en tête depuis si longtemps. Mirepoix voit enfin le jour !!

Je n’ai certes pas un parcours classique, mais c’est ce dernier qui fait de moi la créatrice que je suis aujourd’hui. Je suis heureuse de pouvoir exercer mon art, et y retrouver du plaisir et du bonheur au quotidien. Merci de faire de mon rêve une réalité !